samedi 30 mai 2009

ô jouissances orphelines...

Il faut remonter la chaîne... du temps et imaginer ce temps, ce temps d'il y a deux siècles, où l'oliganthropie frappait.

Les Françaises faisaient moins d'enfants, les Français, mâles pourtant encore frappés par l'ithyphallisme voire le priapisme, s'ils se sentaient possédés... (hum) préféraient la gueuse à la légitime, la donzelle fardée à l'épouse pâmée, bref, ils allaient au bordel.

On convoqua alors au chevet des utérus en grève ou peu besogneux des grandes voix, des académiciens, des penseurs, des esthètes du verbe et de la croix , dont Emile Zola. Et il accusa...

Cela devenait une obsession...

Il accusa encore et encore, le fourbe, l'incontinent, le chapon plumitif.

Et il dénonça, tança les jouissances solitaires, les gestes individuels, qui n'engendraient rien que des petits plaisirs personnels et privés, alors qu'il eût fallu, selon lui, faire des ces désirs des enfants et des voiles arborées par les femmes pour mieux nous émouvoir des langes à venir.

Il voulait voir la Gaule avec des berceaux pleins et voir des ventres déformés.

Il avait horreur du vide, lui dont pourtant la moindre page de ses oeuvres est plus vide qu'une feuille blanche, sauf celles d'Adrien Zeller, évidemment...

Il dit donc de ces jouissances, stériles (il n'était pas très porté sur les étreintes, préférant la plume sur le papier à l'archet dans son écrin), qu'elles étaient orphelines, car elles n'engendraient rien.

Il avait le sens du Verbe à défaut du sens de la Verge.

C'était un fripon, qui faisait son intéressant.

Il eût dû lire le Grand Vénitien, qui a écrit, mieux qu'un autre, combien le plaisir y était associé, combien elles étaient mieux qu'un professeur, didactiques, et combien prolifiques elles étaient, ces jouissances orphelines...

Et combien elles pouvaient suppléer à l'infortune des temps présents...

Combien de désirs ont-elles nourri ?

Combien d'étreintes ont-elles préparé ?

Combien d'amour ont-elles entretenu et avivé ?

Jouissances orphelines donc sonne comme un oxymoron.

C'est terrible tout de même, j'avoue, que la masturbation est un moyen (aussi) de se moquer de Zola...

dimanche 3 mai 2009

Recto :)) Verso :((

Face...

Et...

pile...



(New York, printemps 2009)