
Demain, je franchirai à nouveau une mer, cette fois réduite à un bras étroit, celui que l'on appelle... la Manche...
Je retournerai à Londres, ville où j'ai vécu, il y a bien longtemps...
Londres n'est pas une ville romantique, comme peut l'être Paris ou Helsinki.
Londres est toutefois une ville faite pour les yeux masculins...
Les jupes si courtes que l'on croirait des shorts, des shorts si longs que l'on croirait des mini-jupes, des collants de toutes les couleurs, montrés jusqu'à la démarcation, les corsages éventrés sur des soutien-gorges de mauvaise qualité, les chaussures à talon bariolées, les tailleurs stricts de la City, les vêtements cold-wawe de Soho, les bottes et les jupes sages de Hampstead, les porte-jarretelles des policières de sa Majesté, les regards plantés droits dans les yeux, les cohortes de filles sortant bras-dessus dessous et riant comme des perruches (assertion contestable sur le plan animalier), les mêmes filles qui vomissent dans les toilettes la tête penchée sur une cuvette souillée et dont on voit l'absence de culotte, oubliée par terre, après une étreinte rapide avec le blondinet pectorisé... Les ladies toujours élégantes, même septuagénaires...
Pour tout cela et plus encore, Londres est une ville pour l'homme.
Et surtout pour l'homme du continent.
Le Français embrasse. Chacun d'eux est un ambassadeur de cette exception française, la seule qui vaille...
Le baiser...
Pour les baisers passés que j'ai donnés et pour ceux désormais que je ne donnerais plus en terre angloise...
Un refrain, un ostinato...
Comme le chantent les Clash, London's calling...
See you then...