mardi 15 septembre 2009

Pénélope

C'est une belle rencontre que celle-ci.

Une rencontre imprévue, improbable, encore, mais souvent elles le sont, non ? Du moins, les belles rencontres, celles dont on aimera à se souvenir, encore et encore, malgré tout, malgré le temps qui peut être délétère.

Une rencontre naturelle, comme il existe des communautés naturelles, évidentes et qui s'imposent à tout, et à nous.

Une rencontre faite de bestiaire peu sage et pourtant très amène.

Une rencontre riche en mythologies, en divinités ambivalentes et en rites anciens et pourtant toujours aussi intéressants et aussi jeunes que lors de leurs inventions.

Une rencontre délicieuse, des histoires de sacrifices, d'oblations...

Une histoire de toile.

Une histoire sur la Toile.

Une rencontre entre une Pénélope et un Ulysse.

Quoi de plus évident, quoi de plus naturel...

Et cette Pénélope a les couleurs et les essences qui donnent le vertige et qui faisaient de l'Odyssée une nécessité...

Et que rêver de défaire un péplos est plus impérieux que d'imaginer investir une cité entourée de murailles...

La guerre de Troie, pour cela, n'aurait pas eu lieu, c'est évident !

Mais chutttt...

C'est un clin d'oeil, un hommage, un voeu, une invitation à une Pénélope...

Pénélope, si vous ouvragez sur ce coin de toile, juste ces mots que seule vous comprendrez...

J'espère que vous les saluerez de ce sourire que je ne peux qu'imaginer, encore...

lundi 7 septembre 2009

Souvenir autrichien, zweiter Teil

Qu'écrire d'une étreinte inattendue et pourtant si attendue ?

Qu'écrire de cette découverte de ce corps si mince, si blanc, que l'on eût dit forgé dans l'albâtre égyptien ?

Qu'écrire de cette toison blonde, si blonde qu'on l'eût cru fallacieuse, juste destinée à m'émouvoir et à hâter la venue de mon plaisir ?

De cela je n'écrirai rien.

J'écrirai combien ce corps si mince, si blanc, je l'ai dévoilée comme une offrande faite à une divinité rustique et un peu étrangère, peut-être Cybèle, peut-être Héra... Je me suis attardé sur ses reliefs, les prenant d'assaut comme je le faisais à la même époque des cimes et des cols de montagne, nous étions en Autriche, dans une ville placée, corsetée dans un écrin montagneux.

Que j'ai aimé goûter ses seins petits mais vifs, que j'ai aimé sentir leur pointe se réduire à un archet, et oh oui, que j'ai aimé ses souffles, ses petits gémissements qui n'avaient rien de fallacieux...

J'écrirai aussi combien j'ai égaré mes doigts lourds d'un désir contenu dans sa longue chevelure blonde, combien ses cheveux couleur de blé ont affolé mes mains de fils de paysan, combien lourdaud je me suis trouvé, combien ardent à l'apprentissage je me suis trouvé, combien j'ai senti sa nuque frémir sous la charrue de mes doigts, combien j'ai aimé ressentir son souffle à ces moments de labeur...

J'écrirai bientôt la suite de cette suite... Ce n'était que préambules....

samedi 5 septembre 2009

Souvenir autrichien

Respectueusement dédiée à une évanescence riche de délices...

C'était en Autriche... En hiver... En février même.

Elle était française, nous vivions dans le même quartier, pour ces semaines de séminaire européen.

Elle était blonde. J'étais déjà brun. C'était un dimanche.

Il neigeait, il avait neigé toute la nuit, jamais nous n'avons pu atteindre le point de rendez-vous avec les autres. La ville était couverte et recouverte d'un tapis lourd et épais de neige blanche.

Nous étions forcés de demeurer ensemble. Tout a commencé par un café-amaretto dans un des rares endroits ouverts, puis dans un de des restaurants à l'esprit viennois.

Et puis nous sommes rentrés chez elle, dans son gigantesque appartement, à boire du vin blanc pétillant et à zapper sur les chaînes satellites.

Peu à peu à l'ivresse des bulles a succédé l'ivresse des corps qui eux savaient. Insensiblement, sur ce grand lit, devant la grande télé, nous nous sommes rapprochés l'un de l'autre.

James Bond luttait contre Goldfinger, j'étais déjà défait par ses blonds cheveux.

J'entendais sa respiration de plus en plus forte et hâchée, qui faisait comme écho à la mienne.

Elle a pris d'autorité la télécommande, et mis une chaîne musicale. D'autorité, à rebours, en réaction, j'ai pris sa main. Parfois, j'avoue, ma paume me brûle encore de la chaleur passée de sa main.

Nos doigts se sont serrés, à en blanchir les jointures et à rendre jalouse la neige.

Nos souffles n'en étaient plus.

Nos corps se touchaient et soudain... Evanescence, le groupe avec le tube du moment... Clip en noir... et blanc...

Nos mains se sont serrées davantage (si, si...), nos coeurs se sont affolés, nous nous sommes tournés l'un vers l'autre...

J'ai scellé mes lèvres aux siennes le temps de la chanson, comme pour un long baiser de cinéma.

Ce n'était pas du cinéma.

C'était à Salzbourg...

To be followed...

vendredi 4 septembre 2009

Back from abroad

Juste quelques mots de retour de longues vacances, après avoir vu combien le monde est beau et combien mon île est superbe, et que finalement, elle est une femme que l'on ne quitte qu'avec infinies difficultés.

Je vous souhaite, c'est de saison, une rentrée érotique, voire érogène, et en tout cas savoureuse, souveraine et délicieuse, qu'elle soit placée sous l'empire des sens...

A vous lire dans ces murs et dans les vôtres.

samedi 30 mai 2009

ô jouissances orphelines...

Il faut remonter la chaîne... du temps et imaginer ce temps, ce temps d'il y a deux siècles, où l'oliganthropie frappait.

Les Françaises faisaient moins d'enfants, les Français, mâles pourtant encore frappés par l'ithyphallisme voire le priapisme, s'ils se sentaient possédés... (hum) préféraient la gueuse à la légitime, la donzelle fardée à l'épouse pâmée, bref, ils allaient au bordel.

On convoqua alors au chevet des utérus en grève ou peu besogneux des grandes voix, des académiciens, des penseurs, des esthètes du verbe et de la croix , dont Emile Zola. Et il accusa...

Cela devenait une obsession...

Il accusa encore et encore, le fourbe, l'incontinent, le chapon plumitif.

Et il dénonça, tança les jouissances solitaires, les gestes individuels, qui n'engendraient rien que des petits plaisirs personnels et privés, alors qu'il eût fallu, selon lui, faire des ces désirs des enfants et des voiles arborées par les femmes pour mieux nous émouvoir des langes à venir.

Il voulait voir la Gaule avec des berceaux pleins et voir des ventres déformés.

Il avait horreur du vide, lui dont pourtant la moindre page de ses oeuvres est plus vide qu'une feuille blanche, sauf celles d'Adrien Zeller, évidemment...

Il dit donc de ces jouissances, stériles (il n'était pas très porté sur les étreintes, préférant la plume sur le papier à l'archet dans son écrin), qu'elles étaient orphelines, car elles n'engendraient rien.

Il avait le sens du Verbe à défaut du sens de la Verge.

C'était un fripon, qui faisait son intéressant.

Il eût dû lire le Grand Vénitien, qui a écrit, mieux qu'un autre, combien le plaisir y était associé, combien elles étaient mieux qu'un professeur, didactiques, et combien prolifiques elles étaient, ces jouissances orphelines...

Et combien elles pouvaient suppléer à l'infortune des temps présents...

Combien de désirs ont-elles nourri ?

Combien d'étreintes ont-elles préparé ?

Combien d'amour ont-elles entretenu et avivé ?

Jouissances orphelines donc sonne comme un oxymoron.

C'est terrible tout de même, j'avoue, que la masturbation est un moyen (aussi) de se moquer de Zola...

dimanche 3 mai 2009

Recto :)) Verso :((

Face...

Et...

pile...



(New York, printemps 2009)

mercredi 15 avril 2009

Rendez-vous libertin

C'était hier, c'était naguère...

Pas dans un palais vénitien, l'Italie m'ennuie. Mais dans une de ces poussières de terre qui fait de mon île un archipel...

C'était une dame, enfin, je le croyais.

C'était une catin, enfin, je l'ai appris.

Le temps est passé sur les plaies. Il reste, non pas les souvenirs, mais les scenarii.

Elle était nue devant moi, nue ou presque...

Je me suis déshabillé à mon tour, elle a lu, elle a vu, elle a su mon désir, je ne sais ce qu'il lui inspirait, la question n'était pas là.

Et je l'ai caressée, là où vous savez avec une... plume...

Juste là, oui, là !!!

Juste là avec une plume...

Et j' avoue, j'ai écouté monter son plaisir, lentement, une plume c'est léger, ce n'est presque rien, vous savez, il y a eu des paliers, des rémissions, des précipitations, lentement, il est monté, sous la caresse d'une plume...

Au moment ultime, la plume a volé une dernière fois... Belle mort pour cette plume que de donner le plaisir.

Puis, alors, je l'ai descendue du lit, pour l'agenouiller devant, le dos face à moi, et je suis venu en elle, obstinément, elle avait pris ma main pour l'embrasser et je venais toujours en elle, obstinément, longtemps, longtemps, comme elle aimait, comme elle attendait que je fasse, comme Duras l'attendait de son amant...

Ensuite, j'ai ouvert la fenêtre, et laissé la plume mourir dans l"océan...

Cette plume, je ne le savais pas encore, c'était mon amour. Si profond et pourtant si léger qu'il est parti en un souffle.

Et pourtant, encore, je ressens l'appel de cette plume, car à mon carquois, j'en ai encore quelques-unes...

lundi 13 avril 2009

Des bas...

Il y a des bas sans hauts... et Dame Perséphone l'écrit bien mieux que moi.

Il y a des bas en bas.

Il y a des bas, débarassés...



Juste après l'étreinte, les draps encore tourmentés, des odeurs flottant dans la pièce. Cette odeur âcre de l'amour, ce mélange de foutre et de cyprine, ce duo des désirs liquéfiés, cette alliance des envies qui naissent de l'autre et s'aiguisent dans un va-et-vient.

Dans la pièce résonnaient encore nos souffles et sur le matelas se lit l'empreinte des corps mélangés.

Il ne restait alors plus qu'une paire de bas oubliée, comme un relief de ce qui fut.

Comme un relief d'un désir impensable et impossible...

Un vestige.

Mais ils ne sont pas morts.

Ils servent encore...

Rien de mieux qu'un bas pour faire cirer des Richelieux... ;-)

vendredi 3 avril 2009

Ma première paire de bas

Respectueusement dédié à mon blogfriend Jeff, à qui me lie une communauté de dégoût (des collants-mousse) et de goût (des bas)...

Ma première de bas... ne m'appartenait évidemment pas.
Elle était portée par une petite blonde... fort jolie ma foi.
Elle les avait choisis spécialement pour moi.
Des bas gris, quelle idée étonnante, n'est-ce pas ?

Pourquoi pas des noirs, si classiques mais si érotiques ?
Mais elle portait bien le gris, et mes mains se souviennent encore
De la chaleur, du plaisir, du réconfort,
Que j'ai eu à faire glisser mes mains sur ces cuisses électriques.

C'était un contact frais, un peu huileux, et quelle sensation,
de savourer le contraste entre sa peau nue et sa peau voilée,
C'était comme un interdit, une transgression
Qui m'ont enivré et affolé.

Elle les a gardés, bien sûr... Du début jusqu'aux soubresauts ultimes,
Elle trouvait cela plaisant, la coquine...
Moi j'étais séduit, réduit, et priapique...
Qu'elle conserve ses bas lors de notre gymnastique...

Il y en eut, ensuite, des bas, des tas,
Des gris encore, des noirs, des bleus et même des clairs
Mais ce qu'encore aujourd'hui je préfère,
Ce sont les gris, ceux qui ont le goût de la première fois...

vendredi 13 mars 2009

Moi et Sade

Permettez ô divin Marquis, que je parle à mes lecteurs et lectrices de notre rencontre.

Vous étiez déjà d'un âge vénérable, un vrai patriarche, mais toujours ardent.

Je n'étais qu'un foutriquet, plein de vie, dont dégorgeait mon vit.

Mes envies étaient ceux de mon âge, déjà hélas trop sages...

Et puis, je vous lus.

Un dimanche après-midi.

Il y avait encore Jacques Martin dans le poste, les posts n'existaient pas encore, sinon, vous eûtes possédé un blog, et quel blog...

Un livre blanc caché dans la bibliothèque familiale. Qui avait acheté ce livre un jour ? Le mystère est resté opaque... tout comme les collants disgracieux que mon compère Jeff conchie si bien.

Je vous pris et ce fut, en effet, une histoire de possession, pleine et entière.

C'était un recueil, il y avait tant d'histoires... que j'en fus possédé...

J'en salive encore, j'eus des émotions répétées ce jour là, sur mon petit lit d'enfant.

Vous parliez de senteurs d'aubépines à faire goûter à la vierge nubile, qui exhibait les reliefs de son corsage, vous culbutiez à tout vent ces corps blanchâtres, à la peau d'albâtre, vêtus de blanc, depuis ce jour, le blanc me donne des tourments, assurément gênants en société... Vous répandiez le limon de votre plaisir sur ces corps en friche, pour en élever des femmes rendues ivres de vos désirs

Vous parliez d'autres tourments, de liens, de fessées souveraines, de coups délicieux, de tortures, de messes noires avec ces filles vêtues de blanc; vous racontiez comment dominer, comment posséder, comment vous mettiez le feu aux joues et votre fer partout, dans tous les attributs que le grand horloger a donnés aux sujets de vos envies infinies.

Et c'est cela la pierre angulaire de votre enseignement, ô maître Sade, car vous m'avez appris que les envies n'avaient pas de frontières, qu'elles étaient libres, mobiles, infinies, qu'elles se moquaient des censeurs qui rêvent petit, qu'elles riaient des églises qui émasculées aimeraient émasculer les autres ou des prudes dont l'étreinte sans génie est sans goût...

Et de cela, je ne vous avais jamais remercié...

mardi 3 mars 2009

Icônes américaines...

Dans mon tour de l'ouest américain, j'ai croisé quelques femmes... Et très souvent, devant elles, j'ai eu soif de l'Europe. Il y a encore dix ans, j'avais soif de l'Europe en Amérique, pour le café. Désormais, on trouve du très bon café partout, y compris dans l'Arizona...

Mais la mode féminine américaine est à la traîne, très en deça de nos canons européens...

La mode féminine est d'abord une création commerciale. Ici, on fait du business, même dans la lingerie. Regardez plutôt ces parures pour la Saint Patrick... Je comprends pourquoi je suis prêt à dire, comme dans les années 90, "kiss-me I'm Irish..."




La mode est, ensuite, une dictature. Les tongues sont in-dis-pen-sa-bles... Si certaines tongues peuvent être appréhendées avec un regard érotique, d'autres nous font regretter, amèrement, les chaussures européennes, des plus aériennes aux plus plates (il faut songer à la peine que prennent les femmes pour nous émouvoir)... Devant les tongues, moi, je tire la mienne, si j'ose...



Il y a toutefois des femmes qui savent souligner leur identité suprême, la féminité... qui est souvent une impression, on ne sait pas pourquoi, mais on le sent, et on sait... En plus, elle, elle m'a souri, vraiment... Sans doute mon accent de Frenchie perdu en Californie, mais après tout, qu'importe... Et elle sait laisser prendre en photo...



Mais, ne soyons pas pessimistes. En Amérique, tout est possible... Alors, dans un cabaret prestigieux, devant quelques verres de vin californien, un spectacle plein de féminité mercantile... De temps en temps, je sais, c'est péché, mais comment aurai)-je pu me promener aux Etats-Unis sans aller voir une Playmate...



Finalement, la différence avec l'Europe, c'est que sur les vieux continents, les playmates sont dans les rues...

Merci mesdames...

dimanche 22 février 2009

Devant la plage...

L'eau est souvent synonyme de réflexion, et homme libre, toujours tu chériras la mer écrivait le poète...

Mais l'eau est aussi propice aux sens...

Et cette nuit, sur la plage, je lis un texte fort, âcre, puissant qui a bouleversé l'homme que je suis...

Quoi de plus normal, toutefois, que de trouver chez une Succube un texte-sorcier, ensorcelant.

http://lasuccuba.wordpress.com/2009/02/12/mes-jouets-et-moi-1/

(désolé pour le lien un peu artisanal, les connexions américaines laissent à désirer...)

Merci ô Succube, moi qui ne suis pas un de tes incubes...

mercredi 18 février 2009

En direct de terres non erotiques

Petit écho des terres américaines, avant de gagner la côte pacifique et cette ville tout en longueur, tout en lumières.

Magie du wifi, en attendant l'avion, je peux vous donner l'écho de mes pensées.

Ici, nous sommes dans une terre a-érotique, une femme sur trois est obèse. Parité oblige, un tiers des hommes l'est.

La mode est démodée, rien ne se montre, enfin, celles qui devraient montrer ne montrent rien et celles qui devraient ne rien montrer montrent tout.

Nul besoin de s'étonner de la vente de viagra dans les officines, sans ordonnances... Peu d'occasions de laisser le désir naître et renaître. La nourriture est en plus assez endormante, anesthésiante, lourde au ventre, elle éteint...

L'Amérique a tué en moi le goût des vestales d'Eros et a fait de moi un eunuque. Ce qui toutefois est assez propice à mon état de célibat et d'homme bafoué.

Voilà c'était mon american dream à moi...

On appelle l'avion, dans quelques heures, je verrai l'océan, la mer, la plus belle des maîtresses en fait...

jeudi 5 février 2009

Le jour où j'ai fessé Lysistrata...

Il y a toujours une première fois, en tout, et pour tout, et même des premières fois qu'on n'attendait pas.

Le hasard d'une rencontre, le hasard d'une conversation électronique, qui, soudain, à un moment fallacieusement semblable aux autres, est détournée de son lit pour aboutir à un autre jeu.

Appelons là, Lysistrata.

Lysistrata soudain, donc, m'avoue ses envies plurielles, "fessées subtiles, morsures et autres jeux", des plus détachés aux plus attachants. Amusant combien voir ces mots sur son écran et non plus sur ceux que je lis ailleurs bouleverse un peu.

Lysistrata prend donc rendez-vous, m'avoue ses envies, me dit son envie du moment, me raconte tout. Elle veut venir, épancher ses envies, qui deviennent miennes.

Lysistrata arrive d'un long voyage, bien long est le chemin pour arriver à moi, quand je vis sur mon île. Lysistrata était comme elle l'avait annoncée, des bas marrons, une robe fluide, nue en dessous, de haut en bas de ses bas. Lysistrata était humide de désir, jusque dans la voix, jusque dans le souffle.

Etonnant comme on peut faire abstraction de tout, des habitudes, des premières fois qui toujours, font un peu frémir. La mise en bouche fut des plus conventionnelles, et puis, à un moment, le jeu de libertin a viré vers le BDSM.

Amusant de voir, de savoir enfin, ce que cela fait, de dominer, de savoir une personne livrée à vous, totalement, corps et âme, jusqu'aux gestes forts.

Etonnant de voir combien la civilisation des moeurs peut reculer devant le salon des désirs.

L'impression devant les zébrures rouges de la peau marquée, comme l'impression de retirer des rideaux de velours sur une pièce que l'on croyait confinée.

La sensation d'écouter dans la voix de celle offerte une autre musique, où les gémissements semblent plus forts encore, plus primitifs, plus caverneux, où l'homme redevient le mâle, et où la femme se laisse manipuler comme un objet, comme un sujet.

Lysistrata est devenue Sophie, ce vieux conte pour enfants, où les jeunes filles se pâmaient devant les châtiments. Et où les lecteurs se pâmaient devant les jeunes filles qui se pâmaient...

Et je me suis rappelé ce qu'écrivait le divin marquis... adepte s'il en fût de ces jeux.

Un dictame apaisant ensuite, d'abord pour ses lèvres, puis sur sa peau, mais pas le même, évidemment, ont été la péroraison de cette séance. Elle s'est endormie ensuite, le souffle court, juste vêtue de ses bas, l'un descendait. Elle était un nuancier de rouges, elle si blonde, quelle belle alliance.

La fessée me rendait impressionniste.

Mes voisins du dessous, qui préfèrent se cogner les soirs de grand vent n'ont pas apprécié cette musique et ont tapé contre les tuyaux...

Petits, ils sont, même dans la colère.

Mais maintenant la voisine dans le grand ascenseur me regarde d'un oeil nouveau. La jouissance acoustique semble avoir éveillé en elle un intérêt pour les relations avec le voisinage.

Ma voisine... Ce serait tellement mâle, non ?

lundi 2 février 2009

RDV de l'autre côté...

Après que nous eûmes joué toute la nuit et au petit matin de nos deux corps avides, elle m'avouera, le visage défait une dernière fois, sur moi, moi encore en elle, drogués de ces parfums qui disent l'amour, ces seins lourds sur ma poitrine, combien elle avait aimé la première fois, la veille.

Combien, alors qu'elle était juste agenouillée, comme une suppliante, elle attendait la communion.

Combien catin elle s'était sentie, femme de trottoir, attendant la passe, et heureuse de l'avoir,

Combien femme elle était alors...

Combien excitée elle était, de m'entendre et de m'attendre.

Combien cela l'avait fait presque défaillir de sentir mes lèvres et mes doigts la fouiller de partout, en train de l'entreprendre

Combien surprise elle avait été de cette inondation soudaine en elle et sur les draps, par des gouttelettes, tant elle en fut trempée, par le bruit de mes boutons se libérant sous ma main impatiente.

Combien elle attendait de sentir mon sexe s'emparer de ses muqueuses pour en faire sa litière et sa voie express,

Ce fut notre dernière fois.

Ses mots ont été sans doute enjolivés, trompé que j'étais et par son mari et par son séducteur (si beau, si intelligent, si riche, si tout...) qu'elle laissait tourner autour d'elle, par jeu.

Il y a des jeux où on se brûle.

Moi, je ne jouais pas et pourtant je fus brûlé, sévèrement...

Les feux de l'amour c'était un feuilleton débile, avant, mais c'est parfois une réalité.

Seul le souvenir est doux.

mercredi 28 janvier 2009

RDV suite...

Je m'envivre des ses sucs intimes qui coulent.

Je me berce de ses gémissements plaintifs.

Je m'affole avec ses souffles affolés.

Ma langue la parcourt dans toute sa géographie, et de toutes les pédagogies. Avaler, sucer, mordiller, lécher, souffler, comprimer, laper, je lui imprime le sens de chacun de ces verbes dans son creux intime.

Elle ne devient plus qu'un long souffle haché.

J'en profite pour la retourner. Je l'investis à nouveau de ma langue, mais cette fois , dans le creux de ses reins, là où son corps se plisse dans un recreux si sensible. Elle crie, surprise et pousse ses fesses vers moi, pour une intrusion plus intense encore. Mes mains serrent ses hanches à les briser, glissent sur ses bas noirs jusqu'à ses bottes et se grisent du contact un peu frais de ses bas, du froid du cuir et de la chaleur de ses hanches nues.

Je m'arrête, pour jouir du spectacle, la robe relevée haut, les fesses relevées, la respiration brisée, elle n'est plus qu'un jouet, le mien.

Ses fesses m'appellent, j'y réponds avec mes mains. D'un doigt curieux, je la fouille dans le plus profond du creux de ses reins. Ses souffles s'oppressent davantage... Elle attend.

Je n'en peux plus. Je retire fébrilement mon pantalon, le pousse à peine sur mes cuisses, descend mon caleçon qui résiste, dernière barrière , dernière barrière et vaine. Ce n'est désormais plus qu'une question de secondes.

Je viens en elle. Nos corps se joignent enfin et nos cris se mélangent. Pour une fois, je ne lui laisse pas le temps, et ni à moi aussi, d'ailleurs, d'apprécier le bain de nos muqueuses réunies.

A grands traits je viens en elle, agrippé à ses hanches, tandis que sa main serre le drap, et l'autre ma cuisse, jusqu'à en imprimer des zébrures rouges de ses ongles délicats.

dimanche 25 janvier 2009

RDV

Les liaisons cachées, les relations occultes, les unions adultérines, secrètent, outre des flux délicieux, leurs propres mots. L'adultère est plus qu'un dictionnaire, il est une Académie.

RDV, acronyme déjà tant usité et pourtant, à l'heure des messages électroniques, il peut prendre un autre relief.

La liaison cachée a des saveurs que sa disparition laisse exalter.

RDV dans ce lieu public. Je la voulais offerte, à moi, sans rien en dessous d'une robe légère, fluide et courte. Je voulais que son étoffe se colle sur sa toison qui serait un peu plus humide à chaque battement de l'horloge. Je la voulais ainsi.

Je désirais aussi des talons aériens, des bas évidemment...

Je la voulais telle une odalisque, telle une Olympia attendant la passe prochaine.

Je la voulais, catin, courtisane, complice, femme en un mot...

Je voulais que cette femme qui ne serait jamais la mienne soit mienne.

L'adultère se rit aussi de la grammaire et fait des oxymorons une réalité cruelle.

Elle était là...

Nous avons gagné la chambre rapidement.

Le temps, pour une fois, m'appartenait. Je l'ai laissé filé pour m'imprégner de cet érotisme. Dans nos yeux dansaient les flammes du désir violent, qui reste tapi encore, dans les civilités et les conventions.

Soudain, le choc, les bêtes fauves lâchées, enfin...

Des baisers violents, des mains fermes, la robe légère qui remonte, son sexe ouvert, coulant.

Des instants longs.

Et puis, je la précipite sur le lit, sa robe retroussée.

ô quel spectacle que cette femme, la robe retroussée, le sexe béant, les bottes hautes, les bas un peu courts sur les cuisses, une des jarretières baillant un peu.

Ô quel spectacle divin aux sens...

Dans la pièce planait une délicieuse odeur. Pour m'en noyer davantage, encore et encore, pour exacerber mon tourment, je refuse ses lèvres supérieures, pour accaparer ces autres lèvres, ses lèvres intimes.

Ma langue les repousse, je suis en elle...

C'est tout simplement exquis, ce mélange inconnu du profane...

Juste trois lettres, RDV...

Ou ce qui fut le B de notre ABC...

lundi 12 janvier 2009

Supplique anatomique

Devenir un instant un genou féminin...

Juste un instant...

Impossible...

Pfff...

Alors...

Lectrices, prêtez-moi donc un de vos genoux, n'importe lequel, le droit ou le gauche. Peu importe.

Prêtez-le moi nu ou voilé, nu ou couvert.

Prêtez-le moi donc, un temps court, abrité par l'ourlet d'une jupe ou souligné par la couture d'un short peu sage.

Laissez-le moi que je vois la jambe bottée, ou le pied chaussé d'un escarpin coloré...

Juste un instant ô mes lectrices...

samedi 10 janvier 2009

Il aurait fallu que tout soit sexe...

Il est des périodes de frénésie pure, totale, où l'on s'abandonne à ses sens.

Dans ces moments là, j'eusse aimé que tout soit sexe, que tout soit érotisé, de la moquette à l'azur du ciel. De la cuisine blanche au salon chocolat...

J'aurai voulu que même l'architecte du ciel, forge pour moi des nuages ithyphalliques ou vaginaux. J'eusse tant aimé que les parfums répandus dans l'air, le soient d'un encensoir aux phéromones de l'étreinte, à l'épice de sa saveur secrète, au sel de sa sueur ambrée.

J'aurai voulu que tous mes organes n'obéissent plus qu'à mon désir souverain, qu'ils soient juste des appendices, des instruments, des prolongements...

Dans ces moments, on est flux primaire, on est sève, on est liquide et rien d'autre... La femme devient une offrande, un réceptacle du désir, après en avoir été l'objet.

Se répandre comme Onan naguère.. Faire de la femme, faire de cette femme-là, et pas une autre, un réceptacle, un sable jaunâtre, refuser de procréer et pourtant s'abandonner.

Faire de la femme un limon, un argile et la mouiller dans toutes ses aspérités. Entre ses lèvres, sur la naissance du divin corsage, ou sur ce timide relief, sur ses seins orgueilleux ou à peine dessinés, dans sa gorge, dans son creux le plus intime, qui n'est pas parfois le moins ouvert, sur ses fesses, sur son corps, devenir une fontaine, s'étaler sur cet argile et en façonner un être nouveau, une maîtresse idéale, une femme idéelle.

Être sacrilège et biblique en même temps. Oser tout, et ne rien faire que ce que la nature dicte à l'homme dont le désir a été appelé.

Jouir dans ses bras, sur ses bas, infiltrer son soi le plus intime entre la soie tendue et la peau flétrie...

Laisser les deux plaisirs se parler, se dévorer l'un et l'autre, s'alimenter l'un et l'autre, l'un dans l'autre et in fine se rencontrer, pour s'unir, le temps d'un instant, une seconde, qui sait, peut-être moins, et pourtant, cette seconde là, a toujours un parfum d'éternité... que les soupirs qui s'éteignent dans le silence partagé prolongent, comme des secousses du tremblement de terre qui vient d'agiter la ville... Les répliques elles-aussi disent cet instant.

Il aurait fallu que tout soit sexe et que tout le... reste.

mardi 6 janvier 2009

Amusante inversion, intéressante perversion...

Au détour d'un échange épistolaire, une de mes amies littéraires m'apprît que dans certains cénacles, on pratiquait le shibari...

Quelle ne fut pas ma stupeur en demandant à mon colocataire Google des explications à ce sujet. Car, pour moi, shibari était, certes, lié à l'alcôve, mais d'une toute autre manière.

Vous apprécierez le jeu de mots...

Lors de mes pérégrinations nippones, je fus initié aux mystères des Geishas. Reçu par un hôte important, très au fait des usages, qui entourent la venue d'un invité, même un Gaijin, il nous a offert le spectacle de Geishas, pas celles rencontrées dans des officines touristiques de la rue célèbre de Tokyo, mais des vraies, des formées, pour qui la séduction est un art et non un jeu.

Le Japon, comme la Chine, est une terre d'érotisme. Petite Française a écrit un jour une jolie note avec une estampe troublante, qui dira bien mieux que moi, cet attachement à l'érotisme, qui est le cheminement vers le plaisir, tortueux assurément, que choisissent de suivre deux être, pour qui le temps est seulement un prétexte et non une course. Mais comme Petite Française l' a narré, comme pour moi, le désir aussi peut être méandre.

Parmi les pratiques, hormis la cérémonie du thé (ai-je connu une autre fois dans ma vie un spectacle plus érotique que celui-ci ?), il existe la pratique du shibari. Force est de reconnaître qu'elle est plurielle.

Le shibari n'est pas un jeu, ni un rite, ni même une perversion. C'est un instrument sensible, au sens littéral du terme. Il doit, il peut pardon... conduire vers l'abandon de soi, vers le rêve (cadeaux des forces divines aux mortels et communion ultime avec les sens), soigner des humeurs contrariées et évidemment, susciter le désir par son seul spectacle. Car une Geiko en lie une autre pour le plaisir des sens des heureux spectateurs, privilégiés d'entre les privilégiés.

La sortie de la corde, elle-même, acte fallacieusement anodin, est régie par un cérémonial. Chaque pli, chaque reptation effectuée suit un ordre immuable, consacré par les temps passés et par le désir allumé dans les yeux de ceux qui contemplent, et sans doute aussi dans celle qui subit le fil qui se tend en passant par la poitrine, le vagin et entoure la captive comme une bandelette la momie. Prisonnière elle est, non du fil noué, mais des regards, car elle est offerte, non dans sa nudité, peu importante au Japon, car on considère, au contraire, que voir un modeste bout de peau est suffisamment troublant en soi, dans la suggestion et le désir. Car, écrivais-je... elle est offerte au spectacle de son désir ouvert et allumé.

Et cela, cela c'est infiniment troublant, comme cette peau blanchâtre, ce maquillage raffiné, cette soie qui glisse comme une musique sur des peaux parfumées et apprêtées.

Le shibari a donc quitté les paravents pour les donjons et les salons.

Amusante inversion, intéressante perversion occidentales...