Nous partageons des valeurs, tu le sais, ces valeurs intangibles, souveraines, qui fondent notre civilisation, et qui nous rangent, pour toujours et à jamais, dans le camp de ceux qui aiment la féminité, qualité rare, et qui ne fait que rimer avec vulgarité, nudité etc.
La féminité est autre chose, un mieux que je ne saurai dire et décrire, comme le dit une vieille chanson que les moins de trente ans ne peuvent connaître.
Et cette féminité, notamment, mais pas seulement, s'exprime, s'incarne dans les artefacts délicieux auxquels mon ami tu as consacré ton blog.
Mais voilà... ô tempora ô mores... la féminité se perd au nom d'une mode mercantile, qui sabre allègrement les traditions, pour imposer des canons, aussi éphémères qu'indélicats.
J'évoque les collants sans pieds.
Déjà, les collants, en soi, sont une infâmie, inventés en pleine guerre froide, soit-disant pour libérer la femme (pour mieux l'entraver d'ailleurs) et supplantant la soie arachnéenne par le nylon industriel. Ces petits métiers, qui faisaient le charme du vieux Paris, qu'étaient les refileuses de bas, ont été détruits, et remplacés (si j'ose...) par des ouvrières, de moins en moins manuelles, travaillant sur des machines anonymes de sociétés internationales dans des contrées lointaines.
La mort du bas résulte donc d'une double délocalisation, sans mauvais esprit.
Dernière évolution, le collant sans pied. Abjection suprême, qui autorise bien des mauvais goûts, et qui trompent les sens premiers de l'amateur. Ils sont comme le Canada Dry, ont l'aspect du collant, en ont la texture (encore que...) mais n'en sont pas.
Et l'on voit dans les rues, enfin en métropole, car sur mon île, ils ont été proscrits, fleurir ces artefacts souvent disgracieux, de qualité douteuse souvent.
Seuls quelques exemplaires font mentir une parole sage, venant de deux femmes, entendues dans un de ces transports métropolitains.
Ces deux femmes, élégantes, en regardant avec cet air féroce que bien des femmes ont entre-elles, ont eu un jugement péremptoire, peu élevé, mais qui ravira Jeff (car telle est l'intention liminaire) : "les collants sans pied, ce n'est pas le pied..."
A vous de juger...