Il y a bien sûr toujours une première fois.
Une première fois à tout.
Un premier baiser...
Une première caresse, la première main dans la vôtre, la première étreinte...
Mais dans notre monde, il y a aussi, le premier écrit qui met le feu aux joues et qui, soudain, anime les sens. Une expérience insolite, qui ne surgit pas nécessairement d'un ouvrage, au relief érotique évident.
Mon premier émoi érotique, d'un point de vue littéraire, a été trouvé dans la bibliothèque rose. Oui, la bibliothèque rose....
La couleur, déjà, suggérait l'alcôve, et les longs voiles aux rubans des films avec Angélique. Le rose n'était pas, en ce temps là, libertin, mais il était déjà bien polisson.
Et sur le lent et long sentier lumineux de la prime enfance, un livre, qu'écrivis-je, une saga, a nourri certains de mes rêves, qui me laissaient fébrile, ardent, ivre d'une sensation, qui n'en était encore qu'à sa préhistoire, la sensation du désir.
Cette saga avait, comment en aurait-il pu être autrement, une héroïne. Et quelle héroïne !!!
De cette héroïne, jamais, je n'ai connu le prénom.
De cette héroïne, jamais je n'ai vu le visage en entier, dans sa charmante globalité...
Cette héroïne, c'était Fantômette...
Fantômette... (soupirs...)
Elle a nourri certains de mes rêves les plus fous (embrasser Fantômette !!!!), exacerbé certains de mes désirs (retirer le masque de Fantômette, admirer ses jambes toujours gainées et les parcourir...) et déjà, déjà, cassé bien des tirelires... de celles en rose, évidemment, en forme de cochon...
Moi aussi, je suis devenu polisson...
Et devant le fil dévidé de la pensée, coloré par cette couleur inimitable de la nostalgie, je viens de me rendre compte que la femme de ma première vie, en fait, c'est Fantômette...
Fantômette, où es-tu ?
Dis-moi que tu es célibataire, divorcée, adultérine, convertie, toujours mystérieuse, toujours prête à défendre l'orphelin (je suis orphelin... j'écris cela en passant...), avec ses collants noirs (certainement des Woolword, Fantômette était une fille de goût...), ses mèches rebelles et son sourire ingénieux. Fantômette qui pouvait jogger aussi, Fantômette qui n'aimait pas les furets mais qui aimait les salons de thé... Fantômette était une femme de tête, mais elle était aussi une pratiquante des jeux avec des cordes et des ficelles. Combien de fois elle s'est retrouvée attachée, soumise, dominée ? Fantômette m' a initié ainsi, un peu, aux jeux BDSM.
Fantômette contenait tout l'érotisme, elle le répandait, comme un soir orageux dispense les parfums comme écrit le poète.
Fantômette, ou ma découverte de l'érotisme littéraire.
En plus, elle ne fait pas son âge... Ce doit être une femme Barbara Gould...
Etre amoureux d'un personnage de fiction, c'est bien ma chance, c'est même l'histoire de toute ma vie.
Le second opus érotique me fit franchir un seuil, toutefois, mémoire d'une chanteuse allemande, dans une bibliothèque rose, aussi, mais d'un rose tirant franchement sur le rouge... Le rose appelle le rouge, c'est naturel.
Merci à toi, jolie petite brunette d'avoir mis du rouge dans ma vie avec le rose de ta couverture et le noir de tes collants...
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3 commentaires:
Ah Fantômette, mon héroïne !
sage le jour, la nuit féline
Moi aussi je suivais ses péripéties
avec Ficelle et Boulottes ses amies
Je l'ai souvent dessiné avec sa dague
son pompon noir et sa jolie bague
et vous venez de me rappeler
que je ne porte que du noir gainé
Peut être que la texture soyeuse
m'a donné envie d'être doucereuse
Mais la couleur jaune j'exerce
Preuve que je ne suis pas elle !
Qu'est-elle devenue aujourd'hui
oublié par les poupées Barbies
même le club des 5, Alice détective
on ne trouve plus rien, c'est fini
Bonjour alors Dora et compagnie
les Twins ou pire les télétobies
Ca n'aide pas à fantasmer et frémir
Merci pour ce billet de nostalgie
@ Multi-sourires :
Qu'est-elle devenue aujourd'hui ?
Oui, Elle est partie... remplacée par de pâles copies,
Qui ne donnent aucun émoi, aucun transport,
Rien, rien d'autre que son remords...
Fantômette ! Mon héroïne à moi aussi ! Je me déguisais tous les jeudis dans le secret de ma chambre et m'inventais des romans ! Fantômette ou les prémices de ma soumission, de mon amour pour le chanvre... Je n'y avais pas pensé... Maintenant que vous le dites...
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