lundi 7 septembre 2009

Souvenir autrichien, zweiter Teil

Qu'écrire d'une étreinte inattendue et pourtant si attendue ?

Qu'écrire de cette découverte de ce corps si mince, si blanc, que l'on eût dit forgé dans l'albâtre égyptien ?

Qu'écrire de cette toison blonde, si blonde qu'on l'eût cru fallacieuse, juste destinée à m'émouvoir et à hâter la venue de mon plaisir ?

De cela je n'écrirai rien.

J'écrirai combien ce corps si mince, si blanc, je l'ai dévoilée comme une offrande faite à une divinité rustique et un peu étrangère, peut-être Cybèle, peut-être Héra... Je me suis attardé sur ses reliefs, les prenant d'assaut comme je le faisais à la même époque des cimes et des cols de montagne, nous étions en Autriche, dans une ville placée, corsetée dans un écrin montagneux.

Que j'ai aimé goûter ses seins petits mais vifs, que j'ai aimé sentir leur pointe se réduire à un archet, et oh oui, que j'ai aimé ses souffles, ses petits gémissements qui n'avaient rien de fallacieux...

J'écrirai aussi combien j'ai égaré mes doigts lourds d'un désir contenu dans sa longue chevelure blonde, combien ses cheveux couleur de blé ont affolé mes mains de fils de paysan, combien lourdaud je me suis trouvé, combien ardent à l'apprentissage je me suis trouvé, combien j'ai senti sa nuque frémir sous la charrue de mes doigts, combien j'ai aimé ressentir son souffle à ces moments de labeur...

J'écrirai bientôt la suite de cette suite... Ce n'était que préambules....

samedi 5 septembre 2009

Souvenir autrichien

Respectueusement dédiée à une évanescence riche de délices...

C'était en Autriche... En hiver... En février même.

Elle était française, nous vivions dans le même quartier, pour ces semaines de séminaire européen.

Elle était blonde. J'étais déjà brun. C'était un dimanche.

Il neigeait, il avait neigé toute la nuit, jamais nous n'avons pu atteindre le point de rendez-vous avec les autres. La ville était couverte et recouverte d'un tapis lourd et épais de neige blanche.

Nous étions forcés de demeurer ensemble. Tout a commencé par un café-amaretto dans un des rares endroits ouverts, puis dans un de des restaurants à l'esprit viennois.

Et puis nous sommes rentrés chez elle, dans son gigantesque appartement, à boire du vin blanc pétillant et à zapper sur les chaînes satellites.

Peu à peu à l'ivresse des bulles a succédé l'ivresse des corps qui eux savaient. Insensiblement, sur ce grand lit, devant la grande télé, nous nous sommes rapprochés l'un de l'autre.

James Bond luttait contre Goldfinger, j'étais déjà défait par ses blonds cheveux.

J'entendais sa respiration de plus en plus forte et hâchée, qui faisait comme écho à la mienne.

Elle a pris d'autorité la télécommande, et mis une chaîne musicale. D'autorité, à rebours, en réaction, j'ai pris sa main. Parfois, j'avoue, ma paume me brûle encore de la chaleur passée de sa main.

Nos doigts se sont serrés, à en blanchir les jointures et à rendre jalouse la neige.

Nos souffles n'en étaient plus.

Nos corps se touchaient et soudain... Evanescence, le groupe avec le tube du moment... Clip en noir... et blanc...

Nos mains se sont serrées davantage (si, si...), nos coeurs se sont affolés, nous nous sommes tournés l'un vers l'autre...

J'ai scellé mes lèvres aux siennes le temps de la chanson, comme pour un long baiser de cinéma.

Ce n'était pas du cinéma.

C'était à Salzbourg...

To be followed...

vendredi 4 septembre 2009

Back from abroad

Juste quelques mots de retour de longues vacances, après avoir vu combien le monde est beau et combien mon île est superbe, et que finalement, elle est une femme que l'on ne quitte qu'avec infinies difficultés.

Je vous souhaite, c'est de saison, une rentrée érotique, voire érogène, et en tout cas savoureuse, souveraine et délicieuse, qu'elle soit placée sous l'empire des sens...

A vous lire dans ces murs et dans les vôtres.

samedi 30 mai 2009

ô jouissances orphelines...

Il faut remonter la chaîne... du temps et imaginer ce temps, ce temps d'il y a deux siècles, où l'oliganthropie frappait.

Les Françaises faisaient moins d'enfants, les Français, mâles pourtant encore frappés par l'ithyphallisme voire le priapisme, s'ils se sentaient possédés... (hum) préféraient la gueuse à la légitime, la donzelle fardée à l'épouse pâmée, bref, ils allaient au bordel.

On convoqua alors au chevet des utérus en grève ou peu besogneux des grandes voix, des académiciens, des penseurs, des esthètes du verbe et de la croix , dont Emile Zola. Et il accusa...

Cela devenait une obsession...

Il accusa encore et encore, le fourbe, l'incontinent, le chapon plumitif.

Et il dénonça, tança les jouissances solitaires, les gestes individuels, qui n'engendraient rien que des petits plaisirs personnels et privés, alors qu'il eût fallu, selon lui, faire des ces désirs des enfants et des voiles arborées par les femmes pour mieux nous émouvoir des langes à venir.

Il voulait voir la Gaule avec des berceaux pleins et voir des ventres déformés.

Il avait horreur du vide, lui dont pourtant la moindre page de ses oeuvres est plus vide qu'une feuille blanche, sauf celles d'Adrien Zeller, évidemment...

Il dit donc de ces jouissances, stériles (il n'était pas très porté sur les étreintes, préférant la plume sur le papier à l'archet dans son écrin), qu'elles étaient orphelines, car elles n'engendraient rien.

Il avait le sens du Verbe à défaut du sens de la Verge.

C'était un fripon, qui faisait son intéressant.

Il eût dû lire le Grand Vénitien, qui a écrit, mieux qu'un autre, combien le plaisir y était associé, combien elles étaient mieux qu'un professeur, didactiques, et combien prolifiques elles étaient, ces jouissances orphelines...

Et combien elles pouvaient suppléer à l'infortune des temps présents...

Combien de désirs ont-elles nourri ?

Combien d'étreintes ont-elles préparé ?

Combien d'amour ont-elles entretenu et avivé ?

Jouissances orphelines donc sonne comme un oxymoron.

C'est terrible tout de même, j'avoue, que la masturbation est un moyen (aussi) de se moquer de Zola...

dimanche 3 mai 2009

Recto :)) Verso :((

Face...

Et...

pile...



(New York, printemps 2009)

mercredi 15 avril 2009

Rendez-vous libertin

C'était hier, c'était naguère...

Pas dans un palais vénitien, l'Italie m'ennuie. Mais dans une de ces poussières de terre qui fait de mon île un archipel...

C'était une dame, enfin, je le croyais.

C'était une catin, enfin, je l'ai appris.

Le temps est passé sur les plaies. Il reste, non pas les souvenirs, mais les scenarii.

Elle était nue devant moi, nue ou presque...

Je me suis déshabillé à mon tour, elle a lu, elle a vu, elle a su mon désir, je ne sais ce qu'il lui inspirait, la question n'était pas là.

Et je l'ai caressée, là où vous savez avec une... plume...

Juste là, oui, là !!!

Juste là avec une plume...

Et j' avoue, j'ai écouté monter son plaisir, lentement, une plume c'est léger, ce n'est presque rien, vous savez, il y a eu des paliers, des rémissions, des précipitations, lentement, il est monté, sous la caresse d'une plume...

Au moment ultime, la plume a volé une dernière fois... Belle mort pour cette plume que de donner le plaisir.

Puis, alors, je l'ai descendue du lit, pour l'agenouiller devant, le dos face à moi, et je suis venu en elle, obstinément, elle avait pris ma main pour l'embrasser et je venais toujours en elle, obstinément, longtemps, longtemps, comme elle aimait, comme elle attendait que je fasse, comme Duras l'attendait de son amant...

Ensuite, j'ai ouvert la fenêtre, et laissé la plume mourir dans l"océan...

Cette plume, je ne le savais pas encore, c'était mon amour. Si profond et pourtant si léger qu'il est parti en un souffle.

Et pourtant, encore, je ressens l'appel de cette plume, car à mon carquois, j'en ai encore quelques-unes...

lundi 13 avril 2009

Des bas...

Il y a des bas sans hauts... et Dame Perséphone l'écrit bien mieux que moi.

Il y a des bas en bas.

Il y a des bas, débarassés...



Juste après l'étreinte, les draps encore tourmentés, des odeurs flottant dans la pièce. Cette odeur âcre de l'amour, ce mélange de foutre et de cyprine, ce duo des désirs liquéfiés, cette alliance des envies qui naissent de l'autre et s'aiguisent dans un va-et-vient.

Dans la pièce résonnaient encore nos souffles et sur le matelas se lit l'empreinte des corps mélangés.

Il ne restait alors plus qu'une paire de bas oubliée, comme un relief de ce qui fut.

Comme un relief d'un désir impensable et impossible...

Un vestige.

Mais ils ne sont pas morts.

Ils servent encore...

Rien de mieux qu'un bas pour faire cirer des Richelieux... ;-)