Permettez ô divin Marquis, que je parle à mes lecteurs et lectrices de notre rencontre.
Vous étiez déjà d'un âge vénérable, un vrai patriarche, mais toujours ardent.
Je n'étais qu'un foutriquet, plein de vie, dont dégorgeait mon vit.
Mes envies étaient ceux de mon âge, déjà hélas trop sages...
Et puis, je vous lus.
Un dimanche après-midi.
Il y avait encore Jacques Martin dans le poste, les posts n'existaient pas encore, sinon, vous eûtes possédé un blog, et quel blog...
Un livre blanc caché dans la bibliothèque familiale. Qui avait acheté ce livre un jour ? Le mystère est resté opaque... tout comme les collants disgracieux que mon compère Jeff conchie si bien.
Je vous pris et ce fut, en effet, une histoire de possession, pleine et entière.
C'était un recueil, il y avait tant d'histoires... que j'en fus possédé...
J'en salive encore, j'eus des émotions répétées ce jour là, sur mon petit lit d'enfant.
Vous parliez de senteurs d'aubépines à faire goûter à la vierge nubile, qui exhibait les reliefs de son corsage, vous culbutiez à tout vent ces corps blanchâtres, à la peau d'albâtre, vêtus de blanc, depuis ce jour, le blanc me donne des tourments, assurément gênants en société... Vous répandiez le limon de votre plaisir sur ces corps en friche, pour en élever des femmes rendues ivres de vos désirs
Vous parliez d'autres tourments, de liens, de fessées souveraines, de coups délicieux, de tortures, de messes noires avec ces filles vêtues de blanc; vous racontiez comment dominer, comment posséder, comment vous mettiez le feu aux joues et votre fer partout, dans tous les attributs que le grand horloger a donnés aux sujets de vos envies infinies.
Et c'est cela la pierre angulaire de votre enseignement, ô maître Sade, car vous m'avez appris que les envies n'avaient pas de frontières, qu'elles étaient libres, mobiles, infinies, qu'elles se moquaient des censeurs qui rêvent petit, qu'elles riaient des églises qui émasculées aimeraient émasculer les autres ou des prudes dont l'étreinte sans génie est sans goût...
Et de cela, je ne vous avais jamais remercié...
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