samedi 10 janvier 2009

Il aurait fallu que tout soit sexe...

Il est des périodes de frénésie pure, totale, où l'on s'abandonne à ses sens.

Dans ces moments là, j'eusse aimé que tout soit sexe, que tout soit érotisé, de la moquette à l'azur du ciel. De la cuisine blanche au salon chocolat...

J'aurai voulu que même l'architecte du ciel, forge pour moi des nuages ithyphalliques ou vaginaux. J'eusse tant aimé que les parfums répandus dans l'air, le soient d'un encensoir aux phéromones de l'étreinte, à l'épice de sa saveur secrète, au sel de sa sueur ambrée.

J'aurai voulu que tous mes organes n'obéissent plus qu'à mon désir souverain, qu'ils soient juste des appendices, des instruments, des prolongements...

Dans ces moments, on est flux primaire, on est sève, on est liquide et rien d'autre... La femme devient une offrande, un réceptacle du désir, après en avoir été l'objet.

Se répandre comme Onan naguère.. Faire de la femme, faire de cette femme-là, et pas une autre, un réceptacle, un sable jaunâtre, refuser de procréer et pourtant s'abandonner.

Faire de la femme un limon, un argile et la mouiller dans toutes ses aspérités. Entre ses lèvres, sur la naissance du divin corsage, ou sur ce timide relief, sur ses seins orgueilleux ou à peine dessinés, dans sa gorge, dans son creux le plus intime, qui n'est pas parfois le moins ouvert, sur ses fesses, sur son corps, devenir une fontaine, s'étaler sur cet argile et en façonner un être nouveau, une maîtresse idéale, une femme idéelle.

Être sacrilège et biblique en même temps. Oser tout, et ne rien faire que ce que la nature dicte à l'homme dont le désir a été appelé.

Jouir dans ses bras, sur ses bas, infiltrer son soi le plus intime entre la soie tendue et la peau flétrie...

Laisser les deux plaisirs se parler, se dévorer l'un et l'autre, s'alimenter l'un et l'autre, l'un dans l'autre et in fine se rencontrer, pour s'unir, le temps d'un instant, une seconde, qui sait, peut-être moins, et pourtant, cette seconde là, a toujours un parfum d'éternité... que les soupirs qui s'éteignent dans le silence partagé prolongent, comme des secousses du tremblement de terre qui vient d'agiter la ville... Les répliques elles-aussi disent cet instant.

Il aurait fallu que tout soit sexe et que tout le... reste.

14 commentaires:

Anonyme a dit…

Des répliques de tremblements de corps ,la puissance d'un parfum d'éternité ...

Un rêve à revivre infiniment
revivre ... réminiscence ?

ballade

Savinien a dit…

@ Anonyme : Je ne rêve, j'ai horreur de rêver, car, après tout rêve, il y a le réveil, je préfère vivre, je sais, souvent c'est bien pire...

A vous revoir, rémanente ici...

Anonyme a dit…

Allons, ce ne peux rester sexe... il faut un peu de temps pour reprendre son souffle...

Anonyme a dit…

Merveilleuse plume que la vôtre, vraiment...

Savinien a dit…

@ Lysis : ma chère, vous ???!!! Reprenez-vous, je vous prie. Vous toujours si sensuelle...

Savinien a dit…

@ Chimeres : je suis heureux qu'elle vous plaise.

Anonyme a dit…

Rester dans l'instant
faire de chaque seconde une éternité
piégé dans une explosion orgasmique
sans cesse en expansion

Savinien a dit…

@ Perséphone : oui, faire de l'instant une éternité ou de l'éternité un moment...

Belle maïeutique que cette recherche...

Anonyme a dit…

Que de résonances !

C'est toujours ce qui m'envahit après l'étreinte... ce vide, cette absence qu'ont les éléments qui m'entourent, en eux.

Anonyme a dit…

J'eusses aimé dans un certain passé
me livrer et totalement abandonnée
oublier éducation et moralité
vivre la fornication à son apogée

Je ne veux point regretter
car il faut une certaine maturité
reste plus que le doux espoir
que ce désir ne reste pas noir

Savinien a dit…

@ Succuba : le poète écrivait que ce silence là était un des plus peuplés qu'il connaissait. Je crois, pour ma part, qu'il n'est que silence pour ceux qui ne connaissent de l'étreinte que la copulation frénétique, pour les autres, il y a tant et tant de sons...

Savinien a dit…

@ Multi-sourires : maturité, peut-être... Mais je vous souhaite, ma chère amie, que ce doux espoir vous caresse de son aile capricieuse.

Anonyme a dit…

Ces mêmes sons font partie de l'enchantement qui ne devrait jamais se rompre. C'est un tout.

Savinien a dit…

@ Succuba : oui, en effet, un tout... Car ils disent tant ces silences.