lundi 8 septembre 2008

Comme un écho...

Tu étais dans ce café, devant moi, au fond.

A nos côtés, des Espagnoles.

Un café étroit, parisien, avec des serveurs en livrée.

Tu étais devant moi. Au fond une de ces horribles télévisions, branchée sur une chaîne cablée. Des images pré-digérées. Quelle idée incongrue un tel objet en un tel lieu.

Tu avais caressé ta peau d'un autre parfum. Un parfum, lourd, chargé, capiteux. Tu es une femme, tes essences sont ainsi.

Tom W. n'était pas là, et pourtant, je l'ai vu, sur un piano, avec un bourbon du Kentucky, en train de jouer pour toi et moi.

Sa voix cassée, seule, pourrait chanter notre amour.

Tu étais devant moi, belle comme toujours.

Un cadeau pour moi, qui ne suis que quelconque...

Tom sait ce que c'est, d'aimer quand on n'est pas digne d'un album photo, quand le photographe sur nous jamais ne s'arrête. Il sait ce que c'est. Et c'est pour cela qu'il jouait ce soir là, pour toi et pour moi.

Tu étais pleine de beauté. J'étais ivre de ta beauté. Je caressais ta cuisse sous la table, imperméable au monde et à ses conventions étriquées, et à tes préventions aussi.

Soudain, la raison, ta compagne, notre ennemi commun, a abandonné (un jour celle-là, je la tuerais, d'un coup, d'un seul, avec un glaive rapide, ou un poison perfide ou un mot livide, je ne sais encore...) et ta cuisse s'est rapprochée.

Ta peau douce, ton souffle haché, soudain, tu ne disais plus rien, les yeux grands ouverts, ma main qui te parcourait, tu ne disais plus rien.

Ma main jouait avec l'ourlet, avec le haut de tes bottes, avec le feston et l'ourlet et se laissait griser de la caresse de la gaze de cette étoffe légère sur ma peau et du contraste de ce voile avec la chaleur de ta peau.

Soudain, je t'ai serrée, fort, en haut des cuisses...

Tu as eu un hoquet, comme affolée...

Tu étais à moi, en cet instant...

Ton désir, sans doute, coulait, déjà...

Tes lèvres étaient plus roses, indice qui ne trompe pas.

Et là, d'une voix chargée, tu as appelé l'amant en moi... la prochaine fois que Paris m'accueillera...

Comment ne pas entendre encore aujourd'hui, moi qui ait franchi la Seine et tant de cours d'eaux pour rentrer chez moi, ce voeu ? Comment pourrai-je oublier ce cri animal ?

L'écho me tourmente. Tu as forgé de ta voix le golem du désir souverain...

Son heure approche...

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Dame nature prenait grand soin de sculpter
Ce Golem au cœur si particulier
Il devait être sa plus belle création
Mais passa dans le coin un démon

Ce dernier donna vie à l’ouvrage en cours
Qui manquait de fignolage sur les contours
On cru sur le coup que ce serait un désastre
C’était sans compter sur la puissance des astres

Ce qui le sauva c’est l’étoile de sensualité
Qui se pencha sur lui pour l’embrasser
Une autre vint lui donner l’altruisme
Pour ressentir, vibrer et surtout survivre

Le Golem n’avait toujours pas compris
Que la beauté ne vient pas dans un sourire
Mais dans l’aura de bonté et de tendresse
Dans le douceur d’un souffle, d’une caresse

Est-ce qu’il a compris que l’apparence
N’est que pour les sots sans indulgence
Et que le meilleur dans un chocolat fondant
Ce n’est pas l’emballage mais le croustillant

Il faut croire puisque en lui résonne
Un écho d’une femme qui se donne
Et je veux croire à la transformation
Du Golem en Berger déchaînant ses passions

Savinien a dit…

@ Multi-sourires : Le berger, comme le Golem, pensent que le meilleur dans le chocolat, c'est le whisky... ;-)

Merci de vos tendres mots, ils furent appréciés comme cette pointe de single malt dans le chocolat... Cela dit tout, n'est-ce-pas ?